INTÉGRER LES PATHOLOGIES PSYCHIQUES DANS LES TABLEAUX DE MALADIES PROFESSIONNELLES
Concernant les accidents du travail, environ 10 000 affections psychiques liées au travail avaient été reconnues comme accident du travail en 2016, selon un rapport de l’Assurance Maladie sur les affections psychiques liées au travail. Rapportés aux 626 000 accident du travail (avec arrêt de travail) de l’année, les affections psychiques représentent 1,6 % de la totalité des accidents du travail avec arrêt. Ce chiffre a augmenté de 10 % entre 2011 et 2014, ce qui montre que la santé mentale des salariés s’est dégradée.
Ces chiffres illustrent combien il est nécessaire de mieux reconnaître les troubles psychiques comme directement liés à l’organisation du travail. La CFE-CGC s’oppose au fait que ces pathologies soient écartées des tableaux de maladies professionnelles sous prétexte de leur caractère multifactoriel.
En effet, selon l’enquête Malakoff Humanis indiquant que 43 % des salariés estiment leur santé mentale « médiocre » (un chiffre qui atteint 51 % chez les moins de 30 ans), les motifs mis en avant sont liés au seul contexte professionnel, par exemple l’intensité et le temps de travail ou les rapports sociaux au travail dégradés. Ces chiffres montrent que l’argument du caractère plurifactoriel des pathologies psychiques (avancé par les organisations patronales) n’est pas recevable pour la CFE-CGC.
C’est pourquoi, dans le cadre des travaux engagés entre partenaires sociaux, la CFE-CGC milite pour l’intégration des pathologies psychiques dans les tableaux de maladies professionnelles afin de permettre qu’elles soient enfin reconnues au nombre des maladies professionnelles. À défaut, la CFE-CGC milite pour la baisse de 25 à 10 % du taux d’incapacité permanente partielle pour ouvrir un accès à la procédure de reconnaissance par les CRRMP.
Lucie Oneto