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⚠️ Des faillites qui se multiplient dans l’indifférence
Les défaillances d’entreprises industrielles s’accumulent cet été. Certaines affaires, comme NovAsco (ex-Ascometal), font la une de l’actualité. Mais d’autres sociétés, souvent de taille plus modeste, disparaissent presque en silence, laissant derrière elles des salariés sans perspectives.
Parmi les exemples récents :
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Eurofoil France (Eure) : 118 salariés, victimes collatérales d’un incendie fatal et d’une gestion fragilisée.
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Liftteam et sa filiale Ecotim (Savoie/Val-de-Marne) : spécialistes des structures bois, frappés par la crise du bâtiment.
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Mauco Cartex (Charente/Gironde) : 77 salariés, étranglés par la crise viticole et abandonnés par les banques.
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Pragma Industries (Pyrénées-Atlantiques) : pionnière de l’hydrogène, mais privée de soutien alors que les grands groupes se retirent du secteur.
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Alizé Electronic (Alpes-de-Haute-Provence) : un chantier naval électrique, emblématique des promesses non tenues de la “mobilité verte”.
👷 Les salariés et les territoires en première ligne
Derrière chaque faillite, ce sont des femmes et des hommes qui voient s’effondrer leur outil de travail, souvent dans des villes ou villages qui vivent quasi exclusivement de l’activité de ces entreprises.
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À Rugles, dans l’Eure, la chute d’Eurofoil résonne comme un drame collectif.
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En Savoie, la fermeture de Liftteam prive tout un bassin de compétences dans l’éco-construction.
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En Charente, ce sont les salariés de Mauco Cartex et les viticulteurs qui se retrouvent pris dans la même spirale.
L’absence de stratégie industrielle cohérente fragilise tout un tissu productif pourtant essentiel à la vitalité économique de nos régions.
💶 Aides publiques et désengagement des pouvoirs
Beaucoup de ces entreprises avaient pourtant bénéficié d’aides ou de soutiens, notamment pendant la crise du Covid. Mais aujourd’hui, le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) s’ajoute à la flambée des coûts de production et à l’instabilité internationale, créant un cocktail mortel pour les PME industrielles.
Le cas de Pragma Industries illustre parfaitement ce désengagement : portée aux nues lorsqu’il s’agissait de parler hydrogène, elle est abandonnée dès que les grands groupes changent de stratégie.
📉 Vers une hécatombe annoncée ?
Selon Allianz Trade, le nombre de faillites en France pourrait atteindre 67 500 en 2025 et 65 000 en 2026. Derrière ces chiffres, se profilent des milliers de suppressions d’emplois, mais aussi la perte de savoir-faire précieux pour la transition écologique et énergétique.
✊ Ce que nous revendiquons en tant que syndicat
Face à cette situation, nous réaffirmons :
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La nécessité d’une véritable politique industrielle nationale, avec une vision de long terme.
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Le maintien et le renforcement des soutiens publics, mais conditionnés à la pérennité de l’emploi et aux investissements sur le territoire.
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Un accompagnement renforcé des salariés touchés par ces faillites (reclassement, formation, maintien du revenu).
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La fin de la logique court-termiste des banques et des fonds d’investissement, qui sacrifient des entreprises viables pour des raisons purement financières.
Conclusion
La désindustrialisation de nos territoires n’est pas une fatalité. Mais sans une volonté politique claire et sans un soutien réel aux PME industrielles, les salariés continueront de payer le prix fort de choix économiques hasardeux. Notre rôle, en tant qu’organisation syndicale, est de porter leur voix et d’exiger des réponses concrètes pour défendre l’emploi, les compétences et l’avenir de nos industries.